Montverdun

 Montverdun



  Vue aérienne du pic de MontverdunLa commune de Montverdun a la forme d’un vague rectangle limité au nord par la rivière de Lignon. Elle s’arrête au sud, au niveau des Monts d’Uzore dont elle intègre la pointe nord. A ses pieds s’étale la plaine avec un léger pendage vers le nord. Il en émerge le pic de Montverdun, autre poussée basaltique. La partie nord est formée par le lit majeur de la rivière.

  La commune a fait l’objet, au cours du XIXe siècle, d’un intérêt accru et de nombreux travaux ou suivis de travaux. Nous pouvons regrouper les découvertes en cinq grands pôles.Couvercle de céramique de Bourchanin (La Diana)

  Le premier se situe à l’ouest du pic, au lieu-dit Bourchanin où un atelier de potiers a été découvert au XIXe siècle. D’après les descriptions, la céramique commune produite était caractérisée par une cuisson oxydante et des rebords micacés. Les travaux anciens, des ramassages et des études plus récentes ont montré une large occupation : une période gallo-romaine précoce, puis une période classique avec présence de moule à céramique sigillée et commune et enfin une période tardive, avec le ramassage de tessons paléochrétiens et d’une monnaie de l’empereur Magnence. Des fouilles plus récentes effectuées par l’Inrap ont mis en évidence une nécropole du Ier siècle de notre ère dans l’environnement proche de l’atelier.

  Le deuxième est constitué par un ensemble situé vers La Coterat/Saint Clément. Les descriptions qui nous sont parvenus laissent supposer la présence d’un habitat gallo-romain (murs, chauffage par hypocauste, béton de tuileau et matériel céramique) dans lequel est venu s’implanter un lieu de culte et un cimetière médiéval (sépultures en sarcophages, en fosse recouvertes de dalles). Des urnes cinéraires dont une, datée du IIe siècle, indiquent la présence d’une nécropole plus ancienne. Les prospections du GRAL ont permis d’élargir l’emprise du site vers l’ouest par la découverte de nouveaux indices gallo-romains.

Pointe en silex  Le troisième pôle se situe au nord-est de la commune, vers le lieu-dit La Loge. Des découvertes de matériel lithique mais aussi de céramiques gallo-romaines sont signalées. Les prospections du GRAL ont permis de retrouver et de cadastrer les sites dont la localisation était vague. D’autres gisements ont été identifiés et mettent en évidence une occupation très dense de la terrasse qui surplombe le lit majeur du Lignon, aux différentes époques depuis le Néolithique (pointes de flèche, racloirs, nucléus, lames et lamelles) jusqu’à la période Gallo-romaine.

  Le quatrième pôle est formé par la partie sommitale des Monts d’Uzore. Elle a fait l’objet de nombreux ramassages. Les indices les plus anciens appartiennent au Néolithique Chasséen (matériel lithique, hache polie et céramique). On trouve ensuite des indices de l’Age du Bronze et du premier Age du Fer (céramique non tournée à grande variété de décors) et du second Age du Fer (fibule). La chronologie se termine par la Tesson de céramique sigilléepériode gallo-romaine (tuiles à rebords, céramique, fibule). Les textes du XIXe siècle évoquent la présence d’un temple romain au sommet. Une occupation gallo-romaine est certaine mais la forme prise par cette installation reste à découvrir. La végétation dense empêche la prospection systématique et c’est au gré de l’exploration de souches que deux éclats de silex furent trouvés.

  Le cinquième pôle est constitué par le pic de Montverdun sur lequel des indices gallo-romainsFenêtre de l'église du prieuré dédiée à saint Porchaire ont été ramassés lors de travaux d’aménagements anciens.

  Parmi les trouvailles du XIXe siècle, il faut ajouter celle d’un four mis au jour sur les premières pentes des monts, lors du creusement du canal du Forez. Sa datation et son usage n’ont pas pu être définis.

  Plusieurs haches ont été découvertes sur le territoire de la commune à différentes périodes : une hache polie à La Pra en 1885 ; une hache à douille au sommet des Monts d’Uzore ; une hache à talon vers 1970 ; des haches du néolithique ou chalcolithiques à Bourchanin au XIXe siècle.

  Parmi les prospections récentes du GRAL, il faut mentionner des ramassages d’indices protohistoriques et gallo-romains vers La Rive, L’Etang César et la Garenne.

  La période médiévale est représentée par le magnifique prieuré installé au sommet du pic et l’église dédiée à saint Porchaire. Il existait au sommet des Monts d’Uzore deux chapelles dédiées à Notre Dame de Lorette et à sainte Geneviève, Elles sont aujourd’hui détruites. Il existait aussi un ermitage saint Roch. A la limite avec la commune de Chalain-d’Uzore, des sarcophages trapézoïdaux, non datés, ont été mis au jour lors de l’exploitation du basalte au XIXe siècle.

 

Bulletin n° 18, 2008